En cette arrivée de l’automne, un changement notable dans le secteur de la restauration s’est produit place Leclerc : El Rocio, la première bodéga angloye créée il y a trente-cinq ans par le couple Ardanz a fermé. Ou plus exactement, change de formule et va s’étendre, toujours avec Christophe Courchinoux au cœur du dispositif. Cet Auvergnat par son père, et de mère bayonnaise, qui après avoir travaillé aux Champs Élysées à Paris, est revenu au pays. À Anglet.
« Avant l’été, une des deux boulangeries voisines a fermé, explique-t-il. C’était une opportunité, mais aussi un autre challenge. »
« Oui, c’était une opportunité à saisir, ajoute Sébastien Beauville, et Benoît Miche, multi-entrepreneurs et investisseurs sur la Côte basque, et comme c’était compliqué pour Christophe de se lancer dans cette nouvelle aventure tout seul, avec la vente nous l’avons accompagné et signé le 30 juin, le rachat de la boulangerie. Et nous avons décidé, tous les trois de transformer et d’agrandir le restaurant. Qui a, le midi, une belle clientèle d’artisans de commerçants, d’artisans, une clientèle hétéroclite. »
Toutefois, les trois associés ne souhaitaient pas, à l’aune de la saison touristique, laisser l’ex boulangerie portes closes et ont créé l’éphémère snacking le Rocio.
S’adapter à la place « Nous avons étudié ce qui se faisait un peu sur la place et l’idée était de faire quelque chose de différent, de complé- mentaire, ajoute Sébastien Beauville. On a regardé dans les halles, où il y a ce que l’on appelle un « food court » où l’on peut manger des chipi- rons, de la pizza, des produits asiatiques, et à l’opposé de la place Mômes, bande de gourmets, avec un nouveau pro- priétaire qui fait de la brasserie un peu haut de gamme, de la bistronomie. Nous, on a essayé de se caler entre les deux : qu’est-ce qu’il manque au mi- lieu ?, en tenant compte de la clientèle du Rocio. L’idée était de faire de la cuisine française traditionnelle à un prix abor- dable avec des produits de qualité et surtout où on peut manger rapidement dans des conditions confortables, les quatre éléments importants de notre réflexion. »
Si l’intérieur avait une capacité de 26 tables, le nouvel établissement va passer à 90 ! Et fera l’objet de travaux jusqu’au printemps prochain avant de présenter un nouveau concept et un nouveau nom de baptême.
250 adresse de Bouillon
« Il va s’appeler “Bouillon Français” précise Christophe Corchinoux.
À Paris existent les bouillons Chartier, Pigalle, Julien, c’est la nourriture qu’on veut servir : des plats français, de qualité, où l’on peut manger rapidement à des prix abordables, le concept qui nous a inspirés. Ces bouillons existaient depuis 1855 aux Hal- les de Rungis grâce à un bou- cher astucieux, Pierre-Louis Duval. Il proposait un seul plat de viande et un bouillon aux travailleurs des halles. En 1990, il y avait près de 250 adresses Bouillon, devenus la première chaîne de restaurants populaires ».
« On souhaiterait ouvrir en mars prochain », ajoute Sébastien Beauville.
Indiscutablement, le projet Art déco encore dans les cartons, apportera un nouveau cachet à cette place.
Article & Photo : Sud Ouest du 14/11/2022 – Félix Dufour